Biographie
En trente ans, Eric-Emmanuel Schmitt s’est imposé comme l’un des auteurs francophones les plus lus dans le monde. Plébiscitées par le public et par la critique, ses pièces ont été récompensées par plusieurs Molière et le Grand Prix du théâtre de l’Académie française. Ses livres sont traduits en 46 langues et plus de 50 pays jouent régulièrement ses pièces.
Né le 28 mars 1960 à Sainte-Foy-lès-Lyon dans le Rhône, Éric-Emmanuel Schmitt est un dramaturge, nouvelliste, romancier, réalisateur et même comédien de nationalité franco-belge. Il est issu d’une famille de sportifs : sa mère, professeure d’éducation physique et sportive et son père masseur-kinésithérapeute ayant tous deux été sacrés champions : de course à pied pour sa mère et de boxe pour son père.
Schmitt se décrit comme « rebelle » durant l’adolescence. Il ne supportait pas les idées reçues, ni les discriminations et se réfugie dans le domaine de la pensée et se tourne vers la philosophie. C’est après une représentation de Cyrano de Bergerac interprété par Jean Marais au théâtre des Célestins que le jeune Schmitt comprend qu’il veut se tourner vers l’écriture. Il voulait être Edmond Rostand et décide d’écrire tous les jours, de composer des pièces et de les jouer au lycée. Il pastiche Molière notamment, pour s’exercer et aiguiser son style
C’est ainsi qu’il se dirige, après un baccalauréat général, vers la Prépa Littéraire au lycée du parc. De 1980 à 1985, il étudie la philosophie à l’École normale supérieure et c’est en 1983 qu’il devient agrégé de philosophie. Intitulée Diderot et la métaphysique, Schmitt soutient sa thèse en 1987 à la Sorbonne.
Après avoir enseigné au lycée militaire de Saint-Cyr pendant son service militaire, à l’Université de Besançon et dans un lycée de Cherboug, il est élu maître de conférences à l’Université de Chambéry.
C’est en 1989 que cet intellectuel seul et perdu lors d’une expédition au Sahara, est le sujet d’une expérience révélatrice qui le bouleversera et le poussera à l’écriture. Il fait part de ce chamboulement dans La Nuit de feu.
L’année suivante, son succès théâtral est retentissant, ses pièces sont traduites dans de multiple pays. La Nuit de Valognes et Le Visiteur sont certainement les plus connues. Il est aussi reconnu pour trois pièces en un acte, engagées auprès de causes humanitaires. Dans les années 2000, tout en continuant son œuvre dramaturgique, il revient à l’écriture de romans et de nouvelles. Il s’intéresse à la religion mais aussi à des sujets historiques faisant débat, comme le tristement célèbre Adolf Hitler dans la Part de l’autre, qui est accepté à l’École des Beaux-Arts de Vienne, changeant le destin de l’Allemagne et du monde.
En 1997, Schmitt entame son Cycle de l’Invisible qui rencontre un franc succès : Milarepa (bouddhisme), Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran (soufisme), Oscar et la Dame rose (christianisme), l‘Enfant de Noé (judaïsme), Le Sumo qui ne pouvait pas grossir (bouddhisme zen), Les Dix Enfants que madame Ming n’a jamais eux (confucianisme), Madame Pylinska et le secret de Chopin (importance spirituelle de la musique), Félix et la source invisible (animisme).
En 2005, à la recherche d’une évolution dans son style, il se met à l’autofiction avec Ma vie avec Mozart traduite dans 8 pays. Puis il se remettra à l’écriture de nouvelles qu’il publiera dans le recueil Odette Toulemonde et autres histoires, la célèbre femme en quête de bonheur sera adaptée au cinéma.
L’artiste polymorphe adapte ses œuvres au grand écran autour des années 2010, et publie Ulysse From Bagdad offrant au monde une écriture engagée et poétique. Il s’intéresse également à la musique, traduisant des opéras de Mozart, dont Don Giovanni et les Noces de Figaro.
L’année 2012 est pour lui une année de consécration. En effet, il prend la direction du théâtre Rive Gauche en association avec le producteur et comédien Bruno Metzger puis il est invité à siéger à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique sur le fauteuil 33, celui de Colette et de Cocteau, ses prédécesseurs.
Apolline-Charlotte Langlois

Carrière
Eric-Emmanuel Schmitt est ce qu’on pourrait appeler un homme polyvalent, touche à tout. Il est particulièrement connu pour ses oeuvres romanesques mais s’est également illustré dans de nombreux autres genres artistiques comme le cinéma, le théâtre, les essais ou encore la bande dessinée. Il est là où on ne l’attend pas. Son activité prolifique lui permet d’atteindre tous les publics avec une justesse extrême. Ainsi, une de ses productions les plus connues est sûrement le Cycle de l’invisible, qui comprend huit romans dont Oscar et la dame rose, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ou bien L’enfant de Noé. Ces romans ont pour particularité de traiter de la spiritualité dans des situations complètement différentes. Eric Emmanuel Schmitt s’intéresse également de très près à la philosophie et a écrit plusieurs essais dont un sur Diderot. Sa carrière s’étend dans d’autres domaines comme l’audiovisuel dans lequel il a réalisé plusieurs films dont il a en outre écrit le scénario comme Odette Toulemonde ou encore Oscar et la dame rose, qu’il a aussi amené sur les planches du théâtre, ainsi que plusieurs autres pièces. On pourrait penser qu’il cherche de même à atteindre le public plus jeune avec sa bande dessinée mettant en scène un poussin, mais qui en réalité possède un fond philosophique à travers les réflexions de ce dernier dans Aventures du poussin 1er. On pourrait évidemment parler de sa carrière exemplaire indéfiniment mais je finirai en évoquant ses récits autobiographiques dont La nuit de feu et aussi celui, fictif et réel, d’Aldof Hitler dans La part de l’autre.
Nina Savary