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L’enfant de Noé

Ce roman fait partie du Cycle de l’invisible, un cycle sur les spiritualités dans le monde. Il succède ainsi à Milarepa, Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran, Oscar et la Dame rose. Ce quatrième roman de la série paraît aux éditions Albin Michel en 2004.

 » Nous allons conclure un marché veux-tu ?

Toi, Joseph, tu feras semblant d’être chrétien, et moi je ferai semblant d’être juif. Ce sera notre secret, le plus grand des secrets. Toi et moi pourrions mourir de trahir ce secret. Juré ?

Couverture du livre paru chez Albin Michel.

En 1942, le parti Nazi a gagné une partie de l’Europe, répandant sa folie. Des rafles ont lieu. En Belgique, le petit Joseph est confié par ses parents à la famille Sully puis au Père Pons et à Mademoiselle Marcelle. Il devra vivre caché, ne pas révéler son vrai nom, ne pas parler hébreu, ne plus croire ce qui lui a été inculqué.

Des juifs qui dénoncent d’autres juifs pour se cacher, des agents de la Gestapo qui protègent des juifs pour les protéger. Le monde devient fou. C’est dans cette période troublée que Joseph va découvrir le christianisme et va vouloir se convertir. Mademoiselle Marcelle l’en interdit : il doit garder sa culture en lui, sinon elle périra. Le Père Pons et sa « collection » sont les garants de cultures qui périssent.

Caché à la Villa Jaune avec d’autres enfants, Joseph grandit en détestant la partie juive de son être. C’est cette partie qui l’a éloigné de ses parents, c’est cette même partie qui réside chez ses parents et qui l’ont poussé à l’abandonner. Comme bien d’autres, le petit Noé n’aimera plus ses parents, pensant qu’eux-mêmes l’ont oublié.

Après l’éloignement familiale, les remises en question identitaires, la déportation de Mademoiselle Marcelle juste avant la libération de Bruxelles, Noé peut redevenir Joseph.

Plus tard, c’est devant la violence de deux jeunes : l’un palestinien, l’autre israélien que Joseph suivra le Père Pons : il commencera « une collection ». Ces collections d’objets de civilisations et cultures menacées de destruction et réduites au silence sont pour eux une manière de les faire vivre et perdurer.

Le personnage de Père Pons a été inspiré par Joseph André, vicaire à l’église Saint-Jean-Baptiste à Namur.

Le Cycle spirituel d’Eric-Emmanuel Schmitt visite les croyances et les spiritualités sous un œil engagé et bienveillant.

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